06 juin 2020

Laura Bouillot : « La montée en D1, un moment fou ! »

  • Section féminine

Après plus de 120 matchs et 77 buts marqués en championnat, Laura Bouillot (27 ans) a décidé de stopper sa carrière au niveau professionnel afin de prendre du temps pour elle. Forcément, la meilleure buteuse de l’histoire du DFCO aurait rêvé d’une autre fin que cette saison tronquée…

Laura, pourquoi avoir décidé de mettre un terme à ta carrière professionnelle ?
J’ai pris cette décision car continuer mon travail tout en ne participant pas à tous les entraînements, ça allait être trop compliqué. Je me suis demandé si l’investissement consacré au football, par rapport au temps de jeu que j’aurais pu avoir, valait la peine. Je pense que c’était trop d’efforts pour beaucoup de frustration. Je ne sais pas si j’aurais été capable de ne faire que du football, mais mener de front les deux activités devenait un peu compliqué.

Est-ce une décision que tu avais en tête depuis un moment ?
La première saison de D1, la question ne se posait pas ! J’avais travaillé pour participer à la montée en D1, donc il fallait que je joue en D1. Cette première année de D1, j’ai un peu moins joué et j’ai pris moins de plaisir, car forcément, on a moins le ballon… Surtout au poste d’avant-centre. Cette année a confirmé mon souhait d’arrêter.

Terminer sa carrière à la suite d’une saison qui n’a pas pu aller à son terme, n’est-ce pas trop frustrant ?
C’est super frustrant, mais finalement c’est anecdotique par rapport à tout ce qu’il se passe dans le Monde… Je ne vais pas me plaindre. C’est dommage d’avoir passé autant de temps au DFCO et de mettre un terme à mon histoire dans le club comme ça… Finalement, je pars comme je suis venue, c’est ça qui m’attriste un peu. Je ne vais pas rejouer une année, simplement pour faire mon jubilé (rires) ! C’est vrai que j’aurais aimé savoir à l’avance quel allait être mon dernier match.

Quel est ton plus beau souvenir au DFCO ? Ton principal regret ?
Il y en a plusieurs ! Forcément, il y a la montée en D1. C’était un moment de fou ! C’est clairement un des moments les plus intenses que j’ai vécu dans le foot. En plus, il y avait une super ambiance au sein du groupe. On a galéré à obtenir le maintien la première année, mais là aussi nous avons vécu des bons moments. Il y a ce match nul obtenu à Gaston-Gérard contre l’Olympique Lyonnais (0-0). C’était la première fois, depuis que je joue au foot, que j’arrivais à ne pas perdre contre Lyon ! C’était un bon moment, et je pense que le public a kiffé aussi. C’était cool ! Il y a aussi toutes ces belles rencontres avec les filles qui sont désormais mes potes.
Mon seul regret, c’est de ne pas avoir pu prendre du plaisir en D1, du fait du manque d’entraînement lié à mon travail.

Comment se traduira l’après football pour toi ?
Je pense que je vais continuer le foot, mais dans un plus petit club où l’investissement demandé sera moindre. Moi, ce que je recherche, c’est le côté humain. Dans le monde professionnel, cet état d’esprit est de moins en moins. Quand je suis arrivée à Yzeure, on jouait avec les potes et on kiffait. Maintenant, avec le professionnalisme, les recrues ne viennent pas forcément pour l’amour du club. C’est normal et cela démontre que le football féminin grandit.

As-tu quelques regrets par rapport à l’équipe de France où tu as failli attraper le bon wagon (Laura a fait partie des cinq joueuses réservistes pour l »Euro 2013) ?
Non, ce n’est pas une déception. C’est une chance que j’ai eue. Je sais très bien que d’autres filles auraient presque plus mérité que moi d’y aller. Moi, j’ai eu cette chance d’y aller et de côtoyer des joueuses au top niveau. J’ai plus de déception sur les deux années où nous avons manqué la montée en D1 avec le DFCO.

Quitter le DFCO avec le statut de meilleure buteuse doit représenter une sacrée fierté ?
Oui, c »est un peu une fierté pour moi de partir en conservant ce statut de meilleure buteuse. C »est un peu comme quelque chose qui part avec moi et que je voudrais bien garder (sourire).

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