Ahmad Ngouyamsa : « Continuer d’apprendre et saisir ma chance »

Le 12 janvier 2020, à l"occasion de son premier match de Ligue 1 Conforama, sa longue touche amenant le but victorieux de Julio Tavares face au LOSC (1-0) avait marqué les esprits. Mais le premier contrat professionnel obtenu par Ahmad Ngouyamsa (+ d"infos en cliquant ici) est surtout l"aboutissement d"un énorme travail.

Quelle a été ta réaction au moment de signer ton premier contrat professionnel avec le DFCO ?
Quand je l"ai appris, j"étais content, mais ce qui m"a rendu le plus heureux, c"est au moment de l"annoncer à mes parents qui sont au Cameroun. Ils étaient très fiers de moi, ils étaient heureux. Le fait de rendre mes parents heureux, c"est le plus important pour moi. Ce premier contrat pro représente le premier aboutissement d"un dur travail abattu. J"ai accompli cette première mission que j"avais pour objectif de réussir.
 

Tu as dû franchir beaucoup d"obstacles pour parvenir jusqu"à ce contrat professionnel. Cela doit renforcer encore davantage ta joie ?
 Je suis fier et heureux, mais je ne m"attarde pas sur cela. Tout ce que j"ai eu à traverser, c"était comme une école du savoir. J"ai beaucoup appris. Maintenant que j"ai obtenu ce premier contrat professionnel, c"est encore à moi de jouer... car le plus dur vient de commencer ! Je sais que je ne vais pas arriver dans le groupe et jouer comme ça... Il va falloir continuer à travailler, à observer, à apprendre. Il faudra être patient jusqu"au jour où le coach me donnera la possibilité de jouer.
 

Comment juges-tu ton évolution depuis ton arrivée à Dijon au milieu de la saison 2018/2019 ?
A mon arrivée au sein de l"équipe réserve du DFCO, je ne peux pas dire que j"étais en dessous, mais je n"avais pas assez confiance en moi, j"avais quelques lacunes techniques et physiques. J"ai écouté tous les conseils donnés par les entraîneurs et les dirigeants, qui croyaient en mon potentiel. J"ai travaillé plus car je savais où je voulais aller.
 

Avec l"équipe réserve, coachée par Christophe Point, tu as pu prendre confiance et franchir des paliers dans ton jeu ?
J"ai beaucoup appris. Le football pratiqué en France est différent du Cameroun. Christophe Point, que je remercie pour ses conseils, me disait que j"avais du potentiel et qu"il ne fallait pas que je sois pressé. J"ai fait ce qu"on m"a dit et ça a marché.
 

T"es-tu toujours senti bien dans notre club ?
Au début, quand je suis arrivé, c"était un peu difficile. Je me suis dit que c"était une épreuve de la vie à franchir. Cette saison, en équipe réserve, il n"y avait que des coéquipiers sympas, travailleurs et à l"écoute.
 

Petit à petit, tu as enchaîné les entraînements avec le groupe professionnel. Comment s"est déroulée ton arrivée ?
Lors de la première séance avec les pros, je me suis aperçu que le football pouvait aller très vite ! Quelques mois avant, je regardais la Ligue 1 à la TV au Cameroun, et là, je me retrouvais avec eux sur le terrain... Honnêtement, au début, j"avais peur. Mais mes coéquipiers m"ont beaucoup parlé et donné de conseils. J"ai eu beaucoup de grands frères accueillants qui m"ont aidé à m"améliorer. Je n"imaginais pas ça. Je pensais qu"à la moindre passe ratée, on allait me le reprocher... mais pas du tout, au contraire. Ils te disent : " Ce n"est pas grave, la prochaine fois, ça va le faire. "  Ils m"ont dit de ne pas baisser les bras.
 

Cette mise en confiance t"a certainement permis de jouer plus sereinement ton premier match de Ligue 1 face au LOSC (1-0) ?
Ah mon premier match ! Ça a commencé par Fred Sammaritano qui est venu me dire : " Ahmad, est-ce que tu sais que tu vas jouer ? " Je pensais qu"il me charriait. Hamza Mendyl venait de faire une grosse faute et allait prendre un carton rouge... Fred me disait : " Ahmad, prépare-toi ! Il va prendre le rouge ! " Le coach s"est retourné vers moi et m"a dit : " Ahmad, tu pars t"échauffer ! " J"ai eu peur. Pendant l"échauffement, je n"étais pas dans mon état habituel. Je me disais : " Quand tu vas entrer, qu"est-ce que tu vas faire ? " Avant que je rentre sur le terrain, le coach m"a simplement dit : " Joue ton football, c"est tout ce que j"attends de toi. "
 

Et sur la pelouse, comment ça s"est déroulé ?
Fouad Chafik m"a dit : " Qu"est-ce que je t"avais dit. Nous avons confiance en toi. Tout le monde est là pour te regarder. " Je me suis mis à sourire. Tout le monde m"a encouragé et ils m"ont permis de faire une bonne entrée. Mon esprit était ailleurs, et à la fin, je me suis dit : " C"est toi qui vient de finir ce match contre Lille, un club qui a joué la Ligue des Champions ? " En plus, je n"avais pas fait un match dégueulasse...  (rires)
 

... Oui, avec cette fameuse touche, sur le but victorieux de Julio Tavares, qui a marqué les esprits...
J"étais sur un nuage. Le coach m"a félicité, j"étais content, je me sentais bien. C"était le match rêvé, avec la victoire au bout.