15 octobre 2025

Alexy Durand : « La Data rend les choses différentes »

  • National

Depuis cette saison, Data’Scout et l’un de ses quatre fondateurs, Alexy Durand accompagne le DFCO dans sa politique de recrutement. Nous l’avons interrogé après le lancement de la saison.

Alexy, bonjour, pouvez-vous me décrire, en quelques mots, qu’est-ce que la DATA ?

« La Data est ce qui permet d’analyser et de quantifier les actions avec ballon des joueurs. Cela s’est tout d’abord développé dans le basket et le baseball, car ce sont des sports qui s’y prêtent parfaitement grâce aux actions individuelles. La Data permet de dresser un portrait statistique du joueur en un clic, et de savoir ce qu’il a fait et n’a pas fait dans le match, et d’en tirer un bilan. »

La collaboration ne s’applique qu’au Mercato ou bien cela va plus loin ?
« Nous avons donné les accès à la plateforme au DFCO. Nous ne sommes pas conseiller et nous leur donnons accès à notre plateforme en aidant à l’utilisation si nécessaire. Le club et ses recruteurs en font l’utilisation qu’ils souhaitent, notamment des comparaisons de joueurs lorsqu’il y a une décision à prendre. Pour le moment l’utilisation était dédiée au Mercato, mais lorsqu’il sera clos, la plateforme sera utilisée pour traiter les données des joueurs de l’effectif. L’analyse des adversaires entre aussi dans ce cadre là, par exemple il est utile de savoir que l’ailier gauche est dangereux balle au pied, que l’ailier droit percute et prend la profondeur… L’utilisation diffère selon les périodes. »

Le championnat de National dispose de données suffisantes pour une analyse efficiente ?
« Nous avons un abonnement avec Hudl Wyscout où nous récupérons les données de plus de 70 championnats dans le monde. Ensuite, nous les compilons dans nos outils et algorithmes. Il y a notamment la Ligue 1, la Ligue 2, le National et une partie du National 2, fiable à 100 %. Nous achetons les données vers ces entreprises qui gèrent la collecte, puis nous les exploitons dans nos algorithmes. »

Votre rôle est donc de fournir un accès à la plateforme ?
« Oui, nous sommes fournisseur d’outils. On ne donne pas de conseils pour le mercato. Nous n’avons pas été sollicité et on ne sait pas comment l’outil a été utilisé. Ce n’est pas de notre ressort. On donne évidemment des conseils pour l’utiliser, mais nous ne sommes pas recruteurs. »

La plateforme permet notamment de filtrer selon les compétences recherchées par le club.
« En effet, on définit des profils. Par exemple pour les buteurs, ils existent de nombreuses sous catégories, faux neuf, renard des surfaces, attaquant pivot… et on retrouve cela à chaque poste. L’objectif avec nos algorithmes est de définir ces types de profils, afin d’être encore plus précis et pertinent lors de la recherche de joueurs. »

Vous avez une présence active sur les réseaux sociaux, cela est à titre d’information, de promotion, ou bien c’est une activité principale ?
« La plupart de nos clients viennent grâce aux réseaux sociaux. Cela nous a permis de nous faire connaître. Nous sommes quatre passionnés de football dans l’entreprise et cela nous fait plaisir de faire découvrir des joueurs lors des périodes de Mercato. Cependant notre cœur de métier n’est pas sur les réseaux sociaux. On travaille surtout avec les clubs et les agences de représentations de joueurs pour lesquels on fournit des rapports statistiques sur différents sujets : optimisation des performances, négociation salariale ou encore négociation de transfert. »

La Data prend-elle une place de plus en plus grande dans le foot moderne ?
« Absolument, nous avons eu beaucoup de chance car nous avons lancé nos réseaux et parlé de DATA au bon moment, lorsque le sujet à commencé à faire parler. On le voit de plus en plus, nous sommes contactés régulièrement par des clubs et des agences de représentation de joueurs. Il y a 5 ans, les clubs ne s’intéressaient pas forcément à ça, alors qu’aujourd’hui tout le monde est informé et conscient de ce que cela apporte. Tous les clubs ont envie d’utiliser la Data. Il faut avoir les moyens et savoir l’utiliser, mais tout le monde voit à quelle point elle est utile, sans pour autant tomber dans l’extrême, en se disant que c’est la vérité absolue. Cela vient en complément de l’analyse vidéo, ça ne remplace ni ça, ni l’œil humain. Il y a également des métriques de plus en plus poussées, et ça ne peut que progresser. La Data permet de voir quels joueurs sur-performent ou sous-performent, nous avons des algorithmes qui évaluent le niveau des joueurs dans chaque championnat. Ce qu’on constate de plus en plus, c’est que lorsqu’on regarde quels joueurs sur–performent, plus de la moitié sont transférés lors du mercato suivant dans de meilleurs clubs Il n’y a plus de pépite cachée. L’analyse vidéo permet ensuite de confirmer ou bien d’infirmer si le joueur vaut vraiment le coup. »

Quelle est la limite de la DATA ? Par rapport au poste de scouting notamment.
« La Data rend tout cela différent, également avec les outils vidéos. Maintenant il n’est plus nécessaire de se déplacer pour voir les matchs. Le métier de scout à beaucoup évolué, mais je ne pense pas que la Data fera évoluer drastiquement ce poste. Pour moi ce sera toujours important, parce que les données ne sont pas une vérité absolue, il faut avoir une analyse vidéo et visuelle pour compléter cela. Le métier de scout est très important pour vérifier que tout ce qui est vu et analysé. Il y a beaucoup de choses qui ne sont pas vues par la Data, par exemple le comportement des joueurs sur le terrain. Le métier de scout a encore un grand avenir, c’est indispensable, et la Data ne remplacera jamais l’œil humain. C’est seulement une nouvelle manière de travailler. »

 

partager cet article

À lire aussi