19 janvier 2024

Pierre-Alain Picard (U19 F) : « Les feux sont au vert »

  • Formation
  • Section féminine

En se qualifiant pour la phase Élite du championnat de France U19 – soit le Top 6 français – le DFCO a démontré que son travail sur la formation est de qualité. Pierre-Alain Picard, entraîneur des U19 féminines, fait un premier bilan avant de démarrer une phase Élite qui s’annonce passionnante.

Quel bilan fais-tu de la première phase de championnat où ton équipe s’est qualifiée pour la phase Élite ?

C’est un bilan très positif, car rejoindre le groupe Élite n’était pas l’objectif de départ, sachant que nous jouons toujours avec un effectif très jeune. Nous sommes vraiment sur le développement et la construction de la joueuse. C’est la cerise sur le gâteau pour le club, car cela t’assure de repartir en U19 Nationaux la saison prochaine. Au-delà des résultats, le point positif, c’est qu’on a réussi à construire un vrai groupe. Troisième point, c’est la progression des joueuses dans l’équipe et aussi individuellement, car on a de plus en plus de joueuses qui s’entraînent quotidiennement en D1, qui jouent et parfois même démarrent des matchs. C’est positif et j’espère que ça va continuer. Cela met en valeur le travail des jeunes joueuses et du staff. C’est logique et cohérent par rapport au projet d’ouverture du centre de formation féminin. Les feux sont au vert.

 

Peux-tu nous en dire davantage sur ce projet de centre de formation féminin ?

C’est encore au stade de l’ébauche. Cela va avec la volonté de structuration et de professionnalisation mis en place par la Fédération Française de Football pour les clubs féminins. Le DFCO travaille bien sur la formation et nous avons déjà le fonctionnement, sans avoir le nom et l’agrément. Nous cochons déjà beaucoup de cases pour basculer sur un centre de formation. Nous avons reçu la visite de la Fédération pour présenter le projet.

 

Qu’est-ce qui fait la force de ton groupe ?

La chance que j’aie, c’est la stabilité de mon groupe, qui n’a pas beaucoup bougé depuis deux ans. Mes joueuses ont intégré le projet de jeu. Cela a été du temps de gagné sur les premiers matchs. J’ai un groupe de joueuses de compétitrices. La compétition et le fait de défendre le maillot, cela les transcende, ce qui fait qu’elles n’ont pas peur de se mesurer à des plus gros clubs. Elles sont ambitieuses et elles se donnent les moyens de leurs ambitions. Je pense qu’on est une équipe difficile à jouer, car nous sommes capables d’avoir un vrai jeu de possession et de beaucoup avoir le ballon. Mais aussi capable d’être sur un jeu de transition et de contrer. C’est mon rôle aussi d’amener des joueuses à différents profils pour répondre aux besoins de la D1. Le plus difficile pour nos adversaires, c’est qu’on est difficilement lisible en termes d’attention de jeu, de système et d’animation. C’est une vraie force.

Le DFCO fait partie du Top 6 français de cette catégorie. Comment qualifier cette performance ?

Cela montre que le projet féminin, dans sa globalité, est important pour le club. Cela montre que nous avons des jeunes de qualité, que le club sait le reconnaître et continue de donner des moyens pour que l’on puisse bien les faire travailler, avec la volonté d’avoir des joueuses locales qui arrivent jusqu’au niveau D1. Nos jeunes filles sont dans des conditions qui se rapprochent de ce qui se passe dans le Top 6 français. On innove sur les méthodes d’entraînement et on essaye de toujours s’améliorer, car on ne peut pas lutter, sur le recrutement, avec le PSG et l’Olympique Lyonnais.

 

Dans le football masculin, il est souvent compliqué de conserver ses jeunes talents. Est-ce chose plus aisée chez les féminines ?

C’est de plus en plus compliqué. Cela prouve qu’on a des joueuses de talent et que l’on bosse bien. Nous avons des joueuses qui sont contactées avec insistance, notamment par l’OL, un voisin. Ce qui est intéressant pour nous, c’est qu’elles restent au DFCO parce que l’on travaille bien et que le projet D1 au DFCO est réalisable. Dans leur club formateur. Elles ont un sentiment d’appartenance, qui est important. Quand on va se battre pour faire une belle deuxième phase, quand on va se battre dans quelques années pour un maintien ou une meilleure place au classement, si tu n’as pas le sentiment d’appartenance… C’est plus compliqué ! On a des joueuses qui pourront jouer en D1. Et elles auront ce petit surplus, c’est qu’elles aiment le DFCO. Avec ça, tu compenses plein de choses et tu apprends plus vite.

 

Quels seront les objectifs en phase Élite, qui comprend Montpellier, le Paris Saint-Germain, le FC Nantes, l’En Avant Guingamp et l’Olympique Lyonnais ?

L’objectif sera de bien figurer et se mesurer à des oppositions de très haut niveau. L’OL et le PSG joueront le titre. Des clubs comme Montpellier, Nantes, Guingamp et le DFCO qui auront des politiques différentes sur les jeunes. Au DFCO, deux ou trois joueuses de l’effectif U19 seront très souvent en D1. On va travailler avec les autres pour leur faire franchir des paliers. Nous allons vendre chèrement notre peau, représenter fièrement le DFCO et faire progresser nos joueuses. Aujourd’hui, on se doit de rendre la monnaie de la pièce au club, qui nous donne tous ces moyens.

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