Tyris Dong : « J’aime la responsabilité qu’ont les attaquants »
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Tyris Dong, génération 2008, est actuellement meilleur buteur U17 du DFCO. Posé et réfléchi, mais aussi loquace à même pas 16 ans, cet ambitieux attaquant aimerait suivre les traces de son frère Kyliane. Entretien avec un espoir du DFCO.
Peux-tu nous présenter ton parcours avant ton arrivée au DFCO ?
J’ai débuté le football à l’âge de 6 ans au sein du club de Fleury-Mérogis. Je n’ai jamais changé de club jusqu’à mes 14 ans où j’ai quitté Fleury pour venir au DFCO.
Tu as toujours été attaquant ? Comment es-tu arrivé à ce poste et pourquoi aimes-tu ce poste ?
J’ai commencé en tant que défenseur central de U7 à U11. Lors d’un match que l’on perdait, mon coach m’a mis devant. Il a vu que je savais bien garder les ballons et du coup je suis passé attaquant de pointe. J’ai aussi parfois joué en tant qu’ailier. Ce qui me fait kiffer dans le poste d’attaquant ? Forcément, marquer des buts. J’aime être l’appui le plus loin de l’équipe. J’aime bien avoir cette responsabilité, être attendu. Les autres joueurs attendent beaucoup d’un attaquant.
Cela n’a pas été trop difficile de quitter ses racines en région parisienne et s’éloigner des parents ?
La première année, en U15, c’était compliqué à l’internat. Au fur et à mesure, ça allait mieux. Même si on les a au téléphone, c’est un peu difficile car le soir, on reste tout seul à penser à nos parents. Il manque à mes yeux, mais ils sont dans mon cœur. Le fait que le DFCO ait proposé de m’intégrer en douceur, avec des entraînements à Dijon la semaine et les matchs avec Fleury le week-end, a été bénéfique. J’ai pris en maturité et j’étais ensuite plus à l’aise.
Quelles sont tes références au poste d’attaquant ?
Quand j’ai commencé à évoluer en tant qu’attaquant de pointe, ma référence était Romelu Lukaku pour sa capacité à garder le ballon. Je me suis ensuite plus projeté sur Gabriel Jesus. J’aime bien son style. C’est un faux numéro 9 qui décroche beaucoup. Il est toujours loin des adversaires, jamais collé. Je regardais ses matchs, surtout quand il était à Manchester City. Quand je décroche, j’essaye, comme lui, d’avoir une bonne distance avec les défenseurs. Pour la profondeur, je m’inspire des courses d’Erling Haaland.
Tu as un grand frère, Kyliane, qui évolue à l’ESTAC Troyes, en Ligue 2, au poste d’ailier droit. Comment t’aide-t-il dans ton évolution ?
Il me dit de rester concentré sur mon objectif, de ne pas trop écouter les gens autour de nous, mais plutôt mes coachs. Il me parle aussi de la rigueur dans le travail, de l’humilité, de ne pas s’inventer une vie. Faire ce que je sais faire. C’est compliqué pour lui de venir me voir jouer, car lui aussi joue… Il est venu me voir à Torcy l’année dernière en U17. Pendant les vacances, quand on se retrouve quelques jours, on débriefe nos matchs. Moi aussi, si je peux l’aider… C’est dans les deux sens.
Comment te décrirais-tu ? Quels sont tes points forts ?
J’aime apporter à l’équipe. Si je fais un bon match mais que je n’ai pas marqué, je ne suis pas satisfait. Je pense être quelqu’un d’humble, concentré et rigoureux. Dans le jeu, mes qualités seraient la protection de balle, les changements de rythme et le jeu de tête. Je dois encore bosser pour améliorer ma finition. Je rate encore trop d’occasions. Je dois être plus efficace.
Rafael Guerreiro te décrit comme un joueur humble, simple et discipliné. C’est ça l’attitude d’un joueur qui veut réussir ?
Je pense que cela en fait partie. Après, il faut aussi du mental, être concentré en permanence et ne jamais lâcher. Il ne faut pas négliger les détails. Il faut se concentrer sur chaque passe. Et quand je rate un match, surtout si on perd, je cogite. Mais il faut garder confiance en soi. Surtout pour un attaquant.
C’est aussi pour ça qu’il t’a nommé capitaine ? Tu es un leader dans l’âme ?
Je fais partie des joueurs les plus matures de l’équipe, ayant un vécu avec le groupe U19. Je pense que c’est pour ça qu’il m’a nommé capitaine. Je ne prends pas la parole dans les vestiaires, mais pendant le match, on va faire un petit cercle et je vais m’exprimer pour motiver. Je suis dans l’encouragement.
Tu as déjà marqué 3 buts en 4 matchs. Quels sont tes objectifs sur la saison, que ce soit individuellement ou collectivement ?
Individuellement, c’est être le meilleur buteur de la poule. Et pourquoi pas aller chercher les U19 Nationaux. Collectivement, on doit rapidement se maintenir. C’est obligatoire. Et pourquoi pas aller chercher la première ou la deuxième place ?
Le groupe U17 a bien débuté le championnat avec 3 victoires et 1 défaite (4e). Comment analyses-tu votre jeu ?
Sur le plan physique, on a eu un peu de mal au début, mais là c’est mieux. Physiquement, on tient. On a un vrai groupe, qui se fait moins marcher dessus qu’en « prépa ». On sait répondre dans les duels. L’ambiance s’est également améliorée par rapport à la « prépa », car on a appris à se connaître. Les liens sont faits.
Tu t’entraînes régulièrement avec le groupe U19. Est-ce que tu sens une évolution plus rapide ?
Tout va plus vite en U19 : dans le jeu, dans les passes, la prise d’informations… Cela me force à aller plus vite et donc à m’améliorer. Avec les plus grands, tu as envie d’être à la hauteur.
Tactiquement, tu avais donné un bon conseil à ton ancien coach à Fleury en U12 lors d’un tournoi Futsal ?
En finale d’un tournoi futsal (5 joueurs sur le terrain), on était positionné en 2-2. J’ai vu que ça ne fonctionnait pas en carré. J’étais attaquant de pointe, donc j’ai proposé au coach de jouer en losange avec moi en pivot et mes coéquipiers qui tournent autour. Avec cette tactique, on a déstabilisé l’adversaire et on a marqué et gagné la finale. Je pense bien voir les choses (tactiquement) et quand les situations sont bloquées, il faut changer.
Cela m’arrive de proposer des choses au coach. Par exemple défensivement. Quand je dois faire le pressing en 4-2-3-1, je préfère passer en 4-4-2 car c’est plus simple pour moi.
Tu continues d’analyser tout ça quand tu regardes un match à la TV ?
Cela dépend des équipes. En 2021, je regardais beaucoup Marseille avec Jorge Sampaoli. Il avait un bon schéma de jeu et il changeait beaucoup au cours d’un même match. Du coup, j’ai regardé tous les matchs de Marseille.
Ton frère a déjà été appelé en équipe de France U20. Tu en rêves également ?
Une sélection en équipe de France me ferait plaisir. Je vais travailler pour en faire partie. C’est un rêve d’avoir le blason de l’équipe de France sur son cœur. Et ce dans n’importe quelle catégorie.