17 juin 2020

S.Jobard : « Réhabituer le corps, puis retrouver l’intensité »

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Impatient de retrouver le quotidien des entraînements et de la compétition à partir du 24 juin, Stéphane Jobard prévoit une reprise à l'intensité progressive. Les corps vont devoir ré-apprivoiser l'effort.

A une semaine de la reprise des entraînements, on imagine que tu es impatient de retrouver ton groupe et le terrain ?
"
Il y a un manque. L'idée de retrouver mon staff et les joueurs, c'est excitant. Cela fait un peu rentrée des classes, mais la période d'inactivité était très longue. Je serai très content de les retrouver. C'est là qu'on voit que l'on vit d'une passion, car le manque est vraiment présent. Je suis impatient de retrouver la dynamique des entraînements et mon groupe pour vivre de nouvelles aventures cette année."


Après une aussi longue période d'inactivité, la reprise peut-elle être compliquée pour certains joueurs ?
"On avait gardé le lien avec nos joueurs pendant la période de confinement. La première chose sera de les rassurer quant aux conditions sanitaires. Certains étaient vraiment inquiets de reprendre dans les conditions qui existaient il y a quelque temps. Aujourd'hui, on va malgré tout s'entourer de toutes les précautions et rester prudent. La deuxième chose sera de freiner leurs ardeurs, car il y a aussi un manque chez eux. Il y aura beaucoup de dépense d'énergie, d'enthousiasme et de fraîcheur. C'est bien, mais il faudra malgré tout rester progressif et modéré pour éviter les blessures."


Sur quoi le staff va-t-il axer le travail pour prendre en compte les aspects physiques et psychologiques des joueurs ?
"Nous verrons en fonction des contraintes gouvernementales, mais l'idée est de reprendre par petits groupes et de se rassurer psychologiquement et physiquement. Nous allons diluer ce début de préparation, par rapport à d'habitude, pour réhabituer les organismes à retrouver l'intensité d'un match de football. Il faut rassurer tout le monde pour pouvoir donner le meilleur de soi-même."


Ce sera une préparation estivale particulièrement longue... Comment va-t-elle s'articuler ?
"Globalement, une préparation de footballeur dure 6 semaines. Nous serons là à 9 semaines et demi. Elle sera très longue, mais elle est souhaitée et souhaitable pour éviter un maximum les blessures. On va s'articuler en deux temps. On va faire quatre grosses semaines pour réhabituer les organismes à l'effort. Cette première période se clôturera par un stage à Tignes (12-17 juillet), et par le premier match amical, en revenant sur nos terres, à Migennes contre le Paris FC (18 juillet). Il faudra retrouver l'intensité d'une semaine-type d'entraînement à Tignes, avant de libérer les joueurs quelques jours. Il faudra couper au milieu des 9 semaines de préparation, pour pouvoir retrouver de la fraîcheur physique et mentale. On les retrouvera pour quatre grosses semaines avant de redémarrer le championnat. On entrera alors dans une préparation un peu plus type par rapport à ce que l'on vit habituellement. Dans un premier temps, réhabituer. Dans un second temps, se préparer à la compétition."


5 matchs amicaux sont au programme avec deux équipes de Ligue 2, puis trois clubs de Ligue 1 comme adversaires (voir en cliquant ici). Pourquoi ce choix ?
"C'est très bien de se confronter à la Ligue 1 le plus rapidement possible. L'idée de pouvoir enchaîner Strasbourg, Metz et Nîmes à l'affilée, c'est plutôt bien car cela nous prépare à la compétition. Je suis pleinement satisfait des matchs amicaux."


Te verrais-tu, actuellement, conclure la saison 2019/2020 ?
"Nous avons tous souhaité finir cette saison 2019/2020. Nous avions un groupe What's App d'entraîneurs professionnels, et tout le monde était d'accord pour terminer, mais pas dans n'importe quelles conditions. A l'époque, les garanties n'étaient pas assurées. Je militais pour que la saison se termine et que l'on commence la saison 2020/2021 dans les meilleures conditions possibles. Si nous avions terminé maintenant, nous aurions été très embêtés pour commencer la suivante. Nous ne connaissons pas encore l'impact sur le physique des joueurs dans les championnats étrangers... On le verra sur le court terme et moyen terme. Je pense qu'on a pris une sage décision, car le contexte était particulier avec pas loin de 30000 morts en France. Ce n'est pas anodin... Il y a un temps pour tout. Il y a eu un temps pour gérer la crise sanitaire, et maintenant, il y a un temps pour reprendre la compétition. J'adhère à ce qui a été fait par les instances fédérales."


Le DFCO a obtenu un nouveau maintien en Ligue 1 ! Quel bilan tires-tu de cette saison 2019/2020 ?
"C'est un bilan satisfaisant car le DFCO est en Ligue 1. C'est une bonne nouvelle, même si la fin a été un peu tronquée. On a eu un départ très difficile, mais ce que j'ai aimé dans mon groupe, ce sont ses valeurs et ses vertus pour redresser la tête. D'autres groupes se seraient effondrés, mais ils ont maintenu le cap. Je leur tire mon chapeau car ils ont été sous pression d'emblée, puis tenu plusieurs mois sans couler pour arriver petit à petit à un rythme intéressant. Au-delà des blessures de certains cadres, le groupe a su répondre présent. Je pense que le maintien du DFCO est mérité et que les joueurs en sont les grands artisans. Ils n'ont jamais lâché. C'est une vertu sur laquelle je souhaite m'appuyer l'année prochaine."


Justement, quel visage souhaites-tu que ton équipe ait lors de la saison 2020/2021 ?
"Je veux qu'elle garde ses valeurs de générosité et de goût de l'effort. C'est incontournable au haut niveau. On aimerait avoir un peu plus de maîtrise technique et de qualité. On travaille en ce sens avec Peguy Luyindula et le Président : trouver des joueurs qui pourraient nous apporter une plus-value. Les meilleures recrues restent celles que j'ai dans mon effectif. Je les connais, j'ai vu comment ils ont vécu dans le dur, donc c'est intéressant. L'idée est de garder ce noyau dur et d'apporter encore un peu de qualité."

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